je relis mes mots d’enfants d’ado
ils sont marrants, naïfs, maladroits
je faisais des dialogues, des dits-poèmes
j’explorais l’écriture.

il n’est rien de plus compliqué pour moi
que cet instant :
à vouloir m’écrire comme lesbienne,
j’ai l’impression de ne plus savoir faire.

je me rends presque compte
de tout ce que je ne suis pas, pas trop
pas comme il fau(drai)t
de mes idées qu’il y aurait des écrits lesbiens
et d’autres qui n’en seraient pas : les miens.

j’ai écrit des nouvelles, je me croyais encore hétérosexuelle
et je me lis sans rien voir d’autre que : je parle des hommes.
de ceux qui agressent.
de ceux qui violentent.
de ceux qui m’éradique.

je relis mon premier post ici
je me reconnais à peine.
je me reconnais quand même.

j’ai honte de ne pas avoir été
j’ai honte de m’être cachée
j’ai honte de m’être vautrée.

Peut-être qu’il faut d’abord que j’écrive sur cette honte
Peut-être qu’il faut d’abord que j’écrive avec cette honte
et de là, fleuriront mes écrits lesbiens.

Peut-être.
2025 était mon coming-in
2026 sera mon glowing-in